La première époque de la peinture de France Mitrofanoff se situe dans la lignée des peintres Cobra.Les chimères joyeuses des années 70 s’animent dans un théâtre coloré , sorte de farce entre le rire et les larmes. Mais c’est au début des années 80, que les pôles s’inversent, l’archi-structure prend le dessus sur les corps : escaliers, portes et façades s’organisent en tourbillons de villes qui lui évoque une sorte de “bing bang Urbain”. Puis dans les années 90, ces mêmes architectures se referment sur cet univers bruyant, les couleurs s’éteignent sur les villes transformées en gigantesques chantiers de camaïeu noir et blanc. La vie reste recluse derrière le jeu complexe de structures qui obturent les façades….
Comme un timide printemps qui s’éveille, les couleurs reviennent dans son œuvre au début des années 2000. Les rudes madriers se transforment en troncs d’arbres, révélant des forêts profondes et d’immenses futaies enveloppant les restes de ruines anciennes. La vie revient, et la sève court le long d’arbres en essor , de branches obliques, ou des puits de lumière percent la voûte des feuillages. Forets blanches de neige, forêts vertes évoquant le sacre du printemps, forêts cramées par le soleil et le vent, l’œuvre se poursuit au fil des ans, développant cette histoire toujours recommencée de la peinture.
Avide de nouveauté et toujours à la recherche de nouvelles expériences, France ne cessera de s’interroger sur les prochaines formes de son art.